Interview alumni : Pierre CHAPEAU, marketing & communication manager chez URWERK Genève

Interview alumni : Pierre CHAPEAU, marketing & communication manager chez URWERK Genève

Chez URWERK, l'innovation est reine. Spécialisée dans l'horlogerie de luxe, cette maison genevoise se distingue par son indépendance et ses pièces d'exception. Pierre CHAPEAU, marketing & communication manager, nous ouvre les coulisses de ce métier à 360°, entre stratégie de marque, création de contenu et gestion d'équipe. 

Pouvez-vous vous présenter ?

Je m'appelle Pierre, j'ai 30 ans et je suis marketing & communication manager chez URWERK à Genève, une entreprise horlogère fondée en 1997. Il s'agit d'une marque indépendante, ce qui signifie qu'elle n'appartient à aucun grand groupe comme LVMH, Richemon. Nous avons grandi de manière organique en nous positionnant sur un marché de niche haut de gamme, où la haute technicité et innovation sont les maîtres mots.

Nous produisons entre 150 et 200 montres par an, avec des prix allant de 60 000 francs suisses, jusqu'à 2,75 millions pour les modèles les plus complexes. Nous visons une clientèle de collectionneurs aguerris, à la recherche d'innovation et d'authenticité. Mon rôle recouvre la stratégie digitale et d'image de la marque : site web, réseaux sociaux, contenu visuel, etc.

Quelles sont les qualités nécessaires pour être un bon marketing & communication manager ?

Nous sommes une petite équipe : 20 collaborateurs en tout, dont trois en communication et marketing. Cela implique une grande polyvalence : on touche à tout, du digital aux événements, en passant par les relations presse. Il faut être extrêmement flexible, curieux et avoir une vision globale de la stratégie.

Nous travaillons en lien avec nos détaillants à travers le monde, puisque nous n'avons pas de boutique en propre. Il est essentiel de s'adapter à des cultures et des marchés variés. L'ouverture d'esprit, la capacité d'analyse et le goût du travail en équipe sont primordiaux.

Qu'appréciez-vous le plus dans ce métier ?

Ce qui me passionne le plus, c'est construire l’image de marque. Je supervise chaque étape : de la réception du brief à la réalisation des shootings, en passant par la sélection des visuels selon les supports (presse, digital, réseaux sociaux...). Chez URWERK, la créativité est clé. Nous concevons des montres au design futuriste, il faut donc une communication audacieuse, capable de projeter une vision, de poser un univers.

C'est un travail stratégique autant qu'artistique : chaque image définit le ton que prendra la marque pour les mois à venir.

Quels sont les principaux défis de votre poste ?

L'innovation permanente. Dans ce secteur, nous devons nous renouveler sans cesse, proposer de nouvelles idées, éviter les redites. Cela demande beaucoup de veille, de recherche, d'anticipation. Trouver des concepts visuels inédits, des angles de communication originaux : c'est un challenge constant.

Il faut également arbitrer entre les attentes créatives et les contraintes commerciales. Maintenir l'identité de la marque tout en répondant aux besoins des marchés locaux.

Avez-vous une anecdote marquante à partager ?

Nous avions réalisé un shooting avec un photographe aujourd'hui très prisé dans le luxe. Nous avons conçu une campagne très colorée : rouge intense, jaune vif, vert éclatant... C'était radicalement différent des codes de l'horlogerie. Le résultat a été très remarqué.

Quel a été votre parcours pour arriver à ce poste ?

J'ai effectué un master en marketing du luxe à CREA Genève entre 2016 et 2018. C'est là que j'ai découvert l'univers de l'horlogerie, via des salons professionnels et des intervenants du secteur. J'ai ensuite fait un premier stage chez Laurent Ferrier, puis j'ai été recruté chez URWERK en tant que junior communication manager.

Mon poste a évolué avec le temps. Aujourd'hui, je suis responsable du digital et de la création de contenu. Je travaille avec une stagiaire et plusieurs freelances, car nous ne pouvons pas internaliser toutes les compétences dans une si petite structure.

Pourquoi avoir choisi CREA Genève pour votre formation ?

CREA Genève se distingue par son approche très professionnalisante. L'école m'a permis de bénéficier d'un réseau, de trouver un stage, puis un emploi. Elle est très bien connectée au monde du travail et reconnue dans le secteur du luxe, notamment grâce à des événements comme les Digital et Luxury Days.

J'ai également apprécié la qualité des intervenants, souvent des professionnels en activité. Ce lien direct avec la réalité du métier m'a beaucoup aidé.

Quel conseil donneriez-vous aux futurs diplômés ?

Je leur conseillerais d'être curieux, passionnés, et d'aller à la rencontre des marques. Il ne faut pas hésiter à franchir la porte d'une boutique, à discuter avec les professionnels. Cela permet de mieux comprendre l'univers du luxe, ses codes, ses exigences.

Le réseau est essentiel : il faut oser créer du lien, surmonter sa timidité ou ses appréhensions. Montrer son intérêt, poser des questions... La passion est communicative. Et surtout, ne jamais sous-estimer l'importance de l'humain dans ce secteur : ce sont les personnes derrière les produits qui font toute la différence.

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